La conjoncture a fait du surplace l’hiver dernier. La croissance du produit intérieur brut (PIB) est restée identique au premier trimestre 2024 (1,2% en rythme annuel) à celle observée lors des trois derniers mois 2023.
Dans le détail, comme le relève le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco), la conjoncture est portée par les dépenses de consommation (+0,3%), c’est-à-dire par les dépenses de logement, de santé, les déplacements et les voyages. Cette remarque est à mettre en parallèle avec la hausse de l’indice (+2,7% en mars) des loyers et à celle des primes d’assurance maladie.
Aussi, le taux de chômage n’a pour ainsi dire pas évolué, demeurant à 2,4% en ce qui concerne les chiffres du Seco, qui ne tient pas compte des personnes enfin de droit. La statistique permettant une comparaison internationale, publiée par l’Office fédéral de la statistique, donnait un taux de chômage de 3,9% au dernier trimestre 2023. La prochaine sera publiée en mai.
Néanmoins, le ralentissement du renchérissement (1%) a ouvert la voie à une baisse du taux d’intérêt directeur de la Banque nationale à la mi-mars, à 1,5% au lieu de 1,75%. Cette baisse doit entraîner celle des taux d’intérêt bancaires, notamment ceux des emprunts hypothécaires et commerciaux, ce qui devrait favoriser l’endettement, et donc les investissements.
Toutefois, les taux d’intérêt des emprunts bancaires peinent, pour le moment, à baisser réellement. Les taux des hypothèques Saron à trois mois, les plus réactifs en principe aux changements de politique de la BNS, n’ont que très peu baissé pour le moment. Rien ne dit toutefois que d’autres baisses auront lieu d’ici la fin de cette année car la BNS n’anticipe pas de réel recul de l’inflation au-dessous de son niveau actuel.
Les prévisionnistes s’attendent à une petite reprise de l’activité cette année. En décembre dernier, Raiffeisen anticipait un taux de croissance du PIB de 0,8% pour cette année. Les estimations plus récentes sont aussi plus optimistes: la Commission des questions conjoncturelles du Seco l’anticipe à 1,1%; l’institut de recherches conjoncturelles KOF le voit à 1,2%; UBS le voit à 1,3%. yg