La croissance économique, mesurée par le produit intérieur brut (PIB), s’est accélérée en Suisse au printemps, pour atteindre 1,4% en rythme annuel. C’est nettement mieux que le rythme atteint au 1er trimestre (0,4%). Cette croissance a surtout été tirée par une reprise de l’industrie, qui est sortie de plusieurs mois de recul et de stagnation.
Cette reprise ne se lit toutefois pas sur les chiffres du chômage. Le taux est en hausse quelle que soit sa méthode de calcul. Le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) publie un taux de 2,5%. L’Office fédéral de la statistique (OFS), dont les chiffres incluent aussi les personnes qui n’ont plus droit aux prestations de l’assurance-chômage et qui sont, de ce fait, comparables avec ceux des autres pays, publie un taux de 4,2% au 2e trimestre.
La hausse du chômage alimente le doute des économistes quant à l’évolution à venir de la conjoncture. Certains sont très pessimistes, à l’instar de la BNS, qui a abaissé ses prévisions de croissance du PIB pour l’ensemble de l’année à 1%. Le KOF, l’institut de recherches conjoncturelles de l’EPFZ a réduit les siennes à 1,1%. Le Seco est à peine plus optimiste: +1,2%. Mais UBS anticipe encore une progression de 1,4%, même si ses prévisionnistes se montrent plus prudents.
La bonne nouvelle, c’est que l’inflation continue de baisser. Elle était déjà en dessous de l’objectif de stabilité des prix de la Banque nationale (BNS) en été (cet objectif est une inflation inférieure à 2%) l’été dernier. A 0,8%, elle n’inquiète plus personne. Néanmoins, la BNS anticipe un petit rebond à 1% à la fin de cette année, et aux alentours de 1,1% l’an prochain.
Cette inflation est tirée avant tout par les prix de l’énergie. Que le prix du pétrole remonte sous le coup de la guerre en cours entre Israël et plusieurs de ses voisins, et les prix verront leur hausse s’accélérer. Elle serait mitigée en Suisse si le franc s’appréciait, ce qu’il fait généralement en cas de crise. Mais les exportations s’en verraient ralenties.
Pour le moment toutefois, la baisse de l’inflation entraîne une baisse des taux d’intérêt. La BNS est passée à l’acte pour la troisième fois cette année à la mi-septembre. Désormais, le taux de référence en Suisse est de 1% alors qu’il était de 1,75% en début d’année. La Banque centrale européenne (BCE) a abaissé le sien à 3,5%. Il se montait à 4% au début de l’année. Même mouvement à la Federal Reserve américaine (Fed): la fourchette a été abaissée à 4,75%-5% alors qu’elle était entre 5,25% et 5,5% jusqu’alors. yg