L’année 2024 se termine sur un constat mitigé: la croissance du PIB, corrigé des événements sportifs, s’affiche à 1,3% en rythme annuel au troisième trimestre, un dixième de point de pourcentage en dessous de son niveau du trimestre précédent. Pour le Seco, cette croissance est «inférieure à la moyenne». Mais elle a le mérite de confirmer la reprise observée au printemps. «Déçu en bien», comme cela se dit dans le canton de Vaud.
C’est la croissance des ventes au détail (+1%) qui a permis cette consolidation. Ce réveil de la consommation privée est à mettre en lien avec l’amélioration des salaires, qui ont crû de 1,5% en termes nominaux par rapport à leur niveau de l’année précédente.
En termes réels toutefois, cette hausse apparaît comme nettement moins spectaculaire: l’inflation s’affiche encore à 0,7% sur un an. Bonne nouvelle, toutefois, sur le front des prix: au cours du mois de novembre, les prix ont baissé de 0,1% par rapport à octobre.
Le retour du pouvoir d’achat semble toutefois se profiler, après plus de deux années de recul car les salaires devraient progresser de 1,4% supplémentaires en 2025, en moyenne, selon UBS. Cette estimation est faite en termes nominaux. En termes réels, l’évolution du pouvoir d’achat des individus dépendra de l’évolution de l’inflation.
Celle-ci devrait se limiter à 0,6% l’an prochain, anticipe la BNS. Le KOF et le Seco sont un tout petit peu plus pessimistes avec une prévision de renchérissement de 0,7%. En tout état de cause, les salaires réels devraient être à la hausse, en moyenne, l’an prochain.
Le maintien de l’inflation à bas niveau amènera-t-il la Banque nationale à abaisser, encore, les taux d’intérêt? Le taux d’intérêt directeur a été abaissé en trois étapes en 2024 (mars, juin et septembre), de 1,75% à 1%. Cette baisse a entraîné celle du taux Saron, qui dicte notamment les hypothèques à trois mois. Il a aussi amené les taux d’intérêt longs à baisser.
Les taux devraient continuer de baisser, selon le Seco et le KOF. Tous deux anticipent un taux moyen de 0,8% l’an prochain. Il est possible que la BNS abaisse encore son taux directeur lors de sa dernière décision de l’année prévue à la mi-décembre. Faute de quoi elle peut reporter cette décision à la prochaine, mi-mars.
A moins que les prix se remettent à monter plus vite que ne l’anticipent les experts. La politique protectionniste annoncée par le futur président américain Donald Trump se base sur des relèvements des droits de douane, lesquels devraient renchérir les biens de consommation aux Etats-Unis. Avec le risque d’un contrecoup en Europe, et donc en Suisse.