Contrairement à certaines prévisions pessimistes, l’économie suisse a maintenu sa croissance au printemps. Le PIB affichait 0,5% de croissance au 2e trimestre, tout comme au premier. Les prévisions font état d’une reprise au second semestre avec une progression de 1,1% du PIB sur l’année, selon le Seco, 1% selon la Banque nationale et 1,2% selon l’institut de recherches conjoncturelles KOF.
La Suisse se porte mieux que son premier partenaire commercial, l’Allemagne, qui est entrée en récession à la fin de l’an dernier et n’est pas encore parvenue à s’en extraire.
Parallèlement, l’inflation poursuit sa baisse. En juillet, elle n’était plus que de 1,6% alors qu’elle atteignait 2,6% au début de l’année. La baisse des prix de l’énergie, en particulier du pétrole et de ses dérivés, explique en partie cette décrue.
La hausse des taux d’intérêt des banques centrales y a aussi contribué en ralentissant le taux de croissance de l’économie. Néanmoins, la BNS (qui a fixé son taux directeur à 1,75% en juin et pourrait encore le relever de 0,25% lors de sa prochaine appréciation de la situation économique le 21 septembre) anticipe encore 1,7% de renchérissement au 3e trimestre et 2% au 4e. Soit elle est trop pessimiste, soit les effets d’un «second tour», provoqué notamment par une hausse des salaires destinée à compenser le renchérissement, sont encore à venir.
Une large part de la décision dépendra aussi de ce que fera la Banque centrale européenne. Celle-ci devrait renoncer à une nouvelle hausse de ses taux, du moins lors de la prochaine réunion de son Conseil des gouverneurs le 14 septembre prochain.
L’Union syndicale suisse revendique du reste pour l’an prochain une hausse des salaires moyenne de 5%, dont 2,2% destinés à compenser le renchérissement. Une revendication que l’Union patronale rejette.
Les représentants des employés pourront s’appuyer sur les bas chiffres du chômage: 1,9% en juillet, selon le Seco, 3,7% au 2e trimestre selon l’OFS. Ce faible niveau devrait se maintenir ces prochains mois: le KOF pense qu’il restera à 1,9% jusqu’à la fin de l’année avant d’augmenter légèrement à 2,2% l’année prochaine. Les représentants des employeurs pourront arguer de la faible progression de la croissance.