Les assurances offertes par les cartes de crédit sont un angle mort de la finance personnelle. Le titulaire sait plus ou moins vaguement qu’elles existent mais sans vraiment connaître l’étendue de leurs prestations ni leurs coûts effectifs. Tout juste est-il conscient que la cotisation annuelle, lorsque celle-ci est facturée au titulaire de la carte, couvre au moins en partie les primes.
Notre rédaction a donc examiné les offres des principales cartes de crédit premier prix après avoir examiné les taux et frais de change dans son précédent numéro (Mon Argent n°2/2024).
Les assurances couvrent, en général, certaines dépenses faites à 60% au moins au moyen de la carte. Les prestations les plus courantes sont les risques liés aux voyages (annulations, bagages, sauvetage, etc.), aux achats au magasin et en ligne (garanties, dégâts, etc.), voire de l’intégrité numérique de leur titulaire. Les indemnités peuvent généreusement se monter à plusieurs dizaines – voire centaines – de milliers de francs.
Pourtant, de grandes différences existent d’une carte à l’autre. Celles qui sont proposées par les banques cantonales, Valiant et Raiffeisen via Viseca (qui leur appartient), incluent leurs primes d’assurance dans la cotisation annuelle. D’autres, comme Migros, Topcard (détenu par UBS, qui distribue les cartes Coop) et le distributeur Manor (via Viseca), ne facturent rien mais leurs couvertures sont moindres. D’autres encore, comme UBS, Swissquote et Postfinance, facturent une cotisation annuelle mais ne couvrent pas grand-chose, sinon rien.
Certaines cartes, enfin, proposent des assurances optionnelles: le titulaire est protégé de certains risques spécifiques pour autant qu’il s’acquitte de primes supplémentaires. C’est le modèle proposé par Swisscard (qui appartient à UBS et American Express) et qui est repris par UBS pour ses propres cartes, ainsi que par le distributeur Manor.
Toutes les couvertures ne sont pas nécessaires : les assurances sont souvent à titre subsidiaire, c’est-à-dire qu’elles n’indemnisent pas leurs clients au bénéfice d’autres assurances, comme celle d’un carnet ETI pour les cas de voyage.
Enfin, le coût effectif de ces couvertures d’assurance n’est pas clair. Les émetteurs des cartes facturent des frais de transaction, en particulier sur le change, en plus des cotisations et des primes lorsqu’elles existent. Quelle part de ces coûts finance les prestations d’assurance? Il est impossible au consommateur de le savoir.
Yves Genier, rédateur en chef
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