Les fonds indiciels négociés en bourse, ou ETF (Exchange Traded Funds), sont un moyen facile et bon marché d’investir son épargne dans le but d’en améliorer le rendement. Ils ne sont pas gérés par des gestionnaires de fonds coûteux mais reproduisent passivement un indice boursier (lire l’encadré). Cela en facilite la surveillance par l’investisseur. Lorsque l’indice monte, le fonds monte dans la même ampleur. Idem en cas de baisse.
Des milliers d’ETF sont proposés aux investisseurs. Nul besoin de l’aide d’un banquier pour choisir. Chaque investisseur peut en acheter lui-même par l’intermédiaire de sa banque ou en recourant aux services d’une banque sur Internet comme Swissquote, Saxo Bank et Flowbank. Ces dernières sont généralement moins chères que les banques traditionnelles. A noter qu’en cas de faillite bancaire, les fonds demeurent la propriété de l’investisseur.
Chaque ETF a un numéro d’identification international (ISIN). Il se compose de deux lettres pour le pays d’origine (CH pour la Suisse, IE pour l’Irlande, LU pour Luxembourg) et de dix chiffres. En cherchant le numéro ISIN sur Internet avec le terme «feuille d’information» ou, en anglais, "Fact Sheet", on arrive généralement sur le site internet de l’émetteur du fonds.
On peut aussi mener sa recherche par mots-clés (généralement en anglais), comme «Swiss large cap» (pour: «grandes capitalisations suisses»). Le site de l’émetteur doit publier les informations essentielles sur une fiche d’information. Doivent y figurer notamment les frais de gestion, la composition du fonds, sa fortune et sa date de création.
1. Choisir un indice boursier ou un secteur
Les ETF peuvent contenir des actions d’entreprises très différentes. Les ETF qui reproduisent les plus grands indices boursiers des pays, comme le Swiss Market Index (SMI) ou le CAC français, sont des classiques. Les ETF peuvent aussi représenter des secteurs particuliers comme l’immobilier, les marchés émergents, voire certaines classes d’actifs comme les métaux précieux.
2. Limiter le nombre d’ETF
Une règle de base en matière d’investissement, c’est de diversifier afin de répartir les risques. Or, cela ne fonctionne pas avec les ETF. De nombreux fonds contiennent les actions des mêmes entreprises. Mieux vaut répartir les ETF par région, par exemple: un ETF pour les actions mondiales, un pour les actions suisses et/ou européennes et un pour les actions des pays émergents.
3. Comparer les frais
Les frais facturés par les émetteurs d’ETF sont appelés "Total Expense Ratio" (TER, ratio de frais totaux). Une commission typique pour un ETF est de 0,1 à 0,3% du montant de la valeur du fonds, par an. Ces frais réduisent le rendement d’un ETF. Il faut donc les identifier dès le départ. Mieux vaut éviter les fonds dont le TER dépasse 0,5%.
4. ETF passifs moins chers que les actifs
Le secret du succès des ETF réside dans le fait qu’ils ne sont pas gérés par des gestionnaires de fonds mais ne font que reproduire un indice. Ils sont donc plus performants à long terme que les fonds gérés activement, notamment parce que les frais sont beaucoup plus bas.
Pendant longtemps, tous les ETF se contentaient de suivre un indice, ce que l’on appelle la gestion passive. Leur succès croissant a amené les banques à proposer aussi des ETF gérés de manière active, signifiant par cela qu’ils sont censés dégager des performances supérieures à leur indice de référence. Il n’est pas certain qu’ils y parviennent. En revanche, ils sont plus chers que les ETF passifs.
5. Économies d’impôts
Les dividendes versés par les ETF à leurs investisseurs sont taxés à la source: 35% en Suisse, 30% en Irlande et au Luxembourg. Mais il est possible de récupérer cet impôt si l’on est contribuable suisse, ce qui n’est pas nécessairement le cas si le fonds est domicilié dans un autre pays, comme les Etats-Unis. Il convient par conséquent de prêter attention au pays de domicile du fonds. Ce dernier est indiqué sur la fiche d’information. Les deux premières lettres de l’ISIN livrent la même information.
A noter qu’un fonds peut investir dans des titres du monde entier mais que son traitement fiscal dépend de son pays de domicile et non pas des pays dans lesquels il investit. Aussi, si l’on veut un ETF en actions américaines, mieux vaut en choisir un qui soit domicilié en Europe.
6. Plus c’est vieux, plus c’est gros, mieux c’est
Plus la durée de vie d’un ETF est longue, mieux sa performance est connue, et permet à l’investisseur de la projeter dans l’avenir (sans garantie, toutefois). De même, plus un fonds est gros, plus ses frais seront faibles puisque ces derniers sont partagés par un plus grand nombre d’investisseurs. Les plus gros sont fréquemment lancés par les géants de la gestion financière iShares et Blackrock. Les deux informations figurent sur la fiche d’information.
7. Toucher les revenus ou les thésauriser
Les ETF peuvent soit redistribuer à leurs investisseurs les rendements des investissements, soit les réinvestir pour le compte de l’investisseur. La première approche est nommée «distribution», la seconde «accumulation». La première permet à l’investisseur de toucher un revenu, versé sur son compte. La seconde sert à arrondir son patrimoine.
8. Attention au risque de change
Un ETF en francs suisses qui investit dans des titres libellés en monnaies étrangères court un risque de change: lorsque le franc s’apprécie, la valeur des actifs libellés en euros, en dollars ou autre monnaie diminue, ce qui réduit la performance du fonds. Lorsque le franc baisse, la valeur augmente. Mais ce cas de figure survient moins fréquemment, du fait de la force du franc.
Certains ETF se protègent de ce risque au moyen, notamment, d’instruments dérivés. Mais les frais facturés aux investisseurs sont nettement plus élevés. Dans quelle mesure une telle protection sauvegarde-t-elle la rentabilité d’un ETF? Les résultats varient selon les périodes, les devises et des actions.
9. Trois méthodes de réplication de l’indice
Il existe trois façons pour un ETF de reproduire un indice boursier: par "réplication physique", par échantillonnage et par "réplication synthétique". La première signifie que le fonds possède réellement les actions. Avec la méthode d’échantillonnage, il n’en détient qu’une partie. La réplication synthétique signifie que le fonds peut prêter des titres à une tierce partie. C’est pourquoi la fiche d’information d’un tel fonds peut comporter la mention "basé sur un swap", autrement dit: un instrument dérivé.
Pour réduire le risque de perte, il est préférable de renoncer aux fonds à réplication synthétique: si la contrepartie fait faillite, l’ETF ne peut plus répliquer la performance de l’indice concerné.
Christian Bütikofer / yg
Qu’est-ce qu’un indice boursier?
Un indice boursier est un indicateur synthétique qui reproduit l’évolution de la valeur des actions des sociétés qui le composent. L’indice Swiss Performance Index (SPI), par exemple, réunit toutes les actions des sociétés cotées en bourse suisse. La pondération de chacune dépend de la valeur totale des actions de chacune d’entre elles.
Deux sites utiles
Il est facile de sélectionner l’ETF de son choix sur les deux portails suivants: