En 2021, la rente vieillesse LPP médiane des nouveaux retraités s’élevait à 1201 fr. par mois pour les femmes et à 2100 fr. pour les hommes. Cela signifie que 50% des personnes ont touché des rentes supérieures à ces montants et 50% des rentes inférieures. De grandes disparités subsistent dans les montants des retraites selon la gestion des risques et le rendement de l’épargne.
Votre employeur a-t-il confié votre retraite à une caisse autonome, semi-autonome, ou collective? Selon la manière dont ce capital est géré, il affichera un rendement au rase-mottes ou fructifiera rapidement. Comme le montant de la rente dépend directement de cette épargne, sauf de rares exceptions, la réponse à cette question vaut son pesant d’or, comme le montrent ces exemples fournis par institutions. A noter que les revenus mentionnés se réfèrent au salaire coordonné, inférieur au salaire brut.
Les étoiles s’alignent
Ticket gagnant pour Adrien, maître de gymnase de 46 ans qui cotise à la Caisse de pension du personnel de l’État de Fribourg (CPPEF). Cette caisse de pension est autonome et gère seule, de A à Z, l’épargne des cotisants et l’assurance des risques décès et invalidité. Le salaire assuré annuel d’Adrien est actuellement de 123 807 fr. Le règlement de l’institution prévoit que l’employeur (le canton) cotise davantage que l’assuré, soit plus que le minimum légal. Autre avantage, et pas des moindres: la CPPEF prévoit de rémunérer toute son épargne, si tout va bien, à raison de 2,5% par an.
Adrien disposera dans ce cas d’un avoir de 1 278 877 fr. à 65 ans. Avec un taux de conversion de 5,2%, sa rente annuelle sera de 69 059 fr. et sa pension mensuelle de 5830 fr. C’est appréciable, d’autant que le tiers de son avoir de vieillesse est constitué d’une part surobligatoire, que d’autres institutions rémunèrent du bout des lèvres.
Si les perspectives de placement empirent et que la caisse baisse la rémunération à 1%, le capital atteindra 1 059 731 fr. et servira une rente annuelle de 57 226 fr., soit 12 733 fr. de moins par ans: cette différence illustre bien l’importance de la rémunération.
A l’opposé, Jean, âgé de 52 ans, cotise chaque mois auprès de Helvetia, une institution collective qui offre aux employeurs une solution clés en main pour la gestion de l’épargne ainsi que l’assurance des risques décès et invalidité.
Jean cotise sur un salaire annuel de 51 060 fr. Selon les projections de la caisse, son capital sera rétribué à raison de 1% pour la part obligatoire et à 0,25% pour le surobligatoire, ce qui le portera à 271 108 fr. à 65 ans. Il disposera d’une rente annuelle de 16 818 fr. ou 1402 fr. par mois.
Helvetia envisage aussi le pire en faisant une projection avec un rendement de 0,50% sur la part LPP, comme le revendique précisément la branche des assureurs. Jean devrait dans ce cas se contenter d’une épargne de 259 102 fr., pour une rente de 16 069 fr., ou de 1339 fr. par mois. Soit 63 fr. de moins, ce qui n’est pas anodin avec une retraite modeste.
Semi-autonomie
Quant à l’employeur de Hugo, il a opté pour la Prévoyance professionnelle des Fondations collectives Vita. Cette institution est une caisse semi-autonome. Elle appartient au groupe Zurich qui assure les risques décès et invalidité des affiliés.
L’institution base les projections de rendement sur le minimum légal actuel de 1% pour l’ensemble de ses avoirs.
A ce tarif, Hugo, âgé de 39 ans et dont le salaire assuré est de 67 225 fr., disposera d’un capital de 414 080 fr. à 65 ans. Avec un taux de conversion de 5,5%, la rente annuelle sera de 22 775 fr., ou 1898 fr. par mois. C’est peu quand on pense que son salaire brut est de 92 950 fr.
Claire Houriet Rime