Quelle est la meilleure solution pour se constituer une épargne retraite par un 3e pilier: le pilier 3a, dit lié, ou le pilier 3b, dit libre? Un lecteur genevois a testé les deux solutions.
Il a d’abord contracté une offre de pilier 3a chez l’assureur Allianz. En deux ans de cotisations (plafonnées à 6883 fr. par an, niveau remonté à 7056 fr.), son avoir a dépassé de peu le niveau de 13 000 fr. Or, la valeur de rachat de sa police d’assurance ne s’élevait qu’à 8000 fr. environ.
Selon les conditions générales de l’assureur, «la valeur de rachat correspond à la réserve mathématique d’inventaire diminuée de la déduction pour risque de taux». En clair: si les taux ont baissé entre les versements et la fin du contrat, il n’y a pas de déduction. Si, au contraire, ils sont montés, la somme de rachat est déduite. L’assureur ne précise pas ces taux au client.
Rendement «faible»
Déçu, notre lecteur s’est tourné vers les Rentes genevoises. Cet institut de droit public lui a donc proposé une rente viagère, un pilier 3b. Les primes payées par les contribuables genevois sont déductives à hauteur de 2232 fr. pour un célibataire et 3348 fr. pour un époux. De plus, les rentes ne sont taxées qu’à 40% environ sur le revenu.
Toutefois, notre lecteur estime que «les frais sont excessivement élevés». Les frais de gestion se montent à 3% de la rente, ceux du compte épargne sont de 0,4%, explique Yves Piccino, membre de la direction des Rentes genevoises.
Notre lecteur critique le rendement des placements: «Le résultat final est encore très bas.» Le taux d’intérêt des avoirs d’épargne des Rentes genevoises se monte à 1,05% sur la durée du contrat, et le taux technique – qui sert à calculer la projection de l’avoir à la retraite – est fixé à 0,75%, indique Yves Piccino.
Contrairement aux assurances-vie, les Rentes genevoises n’offrent pas de participation aux excédents. En revanche, elles revalorisent les rentes selon deux modèles: soit les rentes sont adaptées selon le renchérissement à Genève, ce qui maintient le pouvoir d’achat du rentier mais ne lui permet pas de participer aux gains des placements; soit les rentes sont adaptées par un modèle original laissé à la discrétion de la direction des Rentes genevoises: une partie des excédents des placements est distribuée aux rentiers. Ce qui signifie que, en cas de mauvaise année boursière, les rentes ne sont pas adaptées du tout.