Deux frères bâlois héritent, l’été de l’an dernier, de deux comptes laissés chez UBS par leur mère décédée. Le 13 septembre, ils présentent le certificat d’héritier à la banque. Celle-ci leur demande alors de faire une copie de leur carte d’identité dans une succursale.
Cette démarche faite, UBS doit leur verser une partie de l’avoir, quelques milliers de francs. Elle doit aussi leur permettre de prélever sur l’un des deux comptes de quoi honorer des factures à régler après le décès de leur mère. La banque leur assure qu’ils pourront y accéder dans les plus brefs délais. Mais pendant plus d’un mois, rien. Les frères viennent à plusieurs reprises aux nouvelles, sans succès.
Finalement, UBS se manifeste: ce n’est pas la succursale qui est compétente, mais un service central des héritiers à Zurich. A la mi-novembre, elle verse les quelques milliers de francs convenus. Mais les héritiers n’ont toujours pas accès au compte pour régler les factures ouvertes.
En décembre, la banque exige des documents supplémentaires, que les frères signent et renvoient aussitôt. Mais le compte reste inaccessible. Mi-février, ils reçoivent une nouvelle invitation à «compléter les documents» dans une succursale d’UBS.
Les deux héritiers persévèrent. Mais ce n’est que le 19 février, soit plus de cinq mois après la présentation de tous les documents, qu’ils peuvent enfin effectuer des paiements à partir du compte de leur défunte mère.
Une mésaventure similaire est arrivée l’an dernier à un lecteur argovien. Outre lui, sa mère et deux de ses frères et sœurs avaient droit à l’héritage laissé par son père. En avril, ils se sont tous rendus dans deux succursales d’UBS pour faire scanner leurs certificats d’héritier et leurs cartes d’identité.
Puis, des semaines se sont écoulées. La banque affirmait qu’il manquait des documents alors qu’ils lui avaient été remis. Fin mai, les héritiers ont dû à nouveau faire scanner les documents dans une succursale. Quatre semaines plus tard, la banque leur a dit qu’il manquait encore une copie de carte d’identité et a justifié les retards par le fait qu’un employé était à l’école de recrues. Ce n’est qu’à fin juin que la banque a versé l’argent.
Interrogée par notre rédaction, UBS s’est excusée pour les retards mais ne les a pas justifiés. Pour elle, il n’y a «aucun défaut général dans le processus».
Roger Müller / yg