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Il est très tentant de contracter une assurance-vie. Moyennant le paiement d’une prime périodique, généralement mensuelle ou annuelle, l’on a la certitude de toucher un capital au terme d’un certain nombre d’années. Et adieu les aléas des placements boursiers ou des faillites bancaires! De plus, ces primes d’assurances couvrent également des risques, par exemple de décès et d’incapacité de gain.
Mais ces protections ont un coût, rien n’étant gratuit. Et ces coûts, qui peuvent s’avérer élevés, sont déterminés par des méthodes particulièrement opaques, comme le montrent trois exemples publiés en pages 19 à 21. C’est, par exemple, le rendement très faible du placement qui revient à l’assuré, à peine supérieur, et parfois bien inférieur à celui qu’il obtiendrait de la même somme placée dans un compte d’épargne ouvert auprès d’une banque. Et encore: l’argent que l’on met à la banque peut être retiré rapidement. Celui qui est placé auprès d’une compagnie d’assurance est généralement bloqué pendant plusieurs années.
Pour leur défense, les assurances rappellent qu’elles couvrent également des risques, ce que ne font pas les banques ni les placements en bourse ou dans des fonds. Le problème de ces prestations d’assurance est que le coût effectif facturé au client n’est pas du tout transparent. Ainsi: comment l’assuré peut-il savoir quelle part de la prime qu’il paye revient à son épargne d’assurance-vie, celle qui couvre ses risques et celle qui paye les frais? Les polices sont rarement explicites sur ce point.
Les assurances promettent aussi d’attribuer à leurs assurés des participations aux excédents des rendements des placements. En clair, elles font miroiter à leurs assurés de recevoir au terme du contrat plus d’argent que prévu. Sauf que ces excédents, qui sont, dans la règle, bien réels, sont répartis entre l’assurance et ses clients selon une clé dont seul l’assureur a le secret, ce qui a été confirmé par le Tribunal fédéral lui-même.
En clair, l’assuré a peut-être un avantage à souscrire une assurance-vie. Mais cette dernière profite surtout à l’assureur, en toute opacité. Pour ce dernier, c’est donc: pile je gagne, face tu perds.
Yves Genier
Rédacteur en chef
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