Plusieurs lecteurs se sont plaints de hausses parfois massives de leurs primes d’assurance auto-moto contractées auprès de Zurich cette année. L’un d’entre eux s’est même vu infliger un relèvement de 23,5% pour la casco complète de sa VW Golf: il doit désormais payer 1756,10 fr. pour un an au lieu de 1422,30 fr. Un autre client s’est vu majorer sa prime de 13% à 502,40 fr pour sa Toyota Prius.
Raison invoquée par la Zurich: «Les prix augmentent actuellement dans presque tous les domaines de la vie», indique-t-elle dans une lettre adressée aux clients. Pourtant, le renchérissement en Suisse est nettement inférieur aux montants articulés par ces assurés: entre août 2022 et août 2023, il n’atteint que 2,1%, selon l’Office fédéral de la statistique (OFS). Les primes d’assurance automobile ont même baissé dans leur ensemble: -0,2%, toujours selon l’OFS!
Les actionnaires, pas les assurés
Zurich est, en plus, en pleine forme financière. L’an dernier, le premier assureur du pays a publié un bénéfice net de 4,9 milliards de dollars (4,5 milliards de francs). Les actionnaires en profitent, avec un rendement du dividende de plus de 5%, l’un des plus élevés des sociétés cotées en Suisse. Mais les assurés, eux, n’en bénéficient guère.
L’assureur déclare à notre rédaction que seule une petite minorité de clients ayant causé plusieurs sinistres au cours des trois dernières années est concernée par une augmentation de prime de 24%. Et d’ajouter qu’une telle adaptation est habituelle dans le secteur. De plus, «l’adaptation des primes en fonction de l’inflation» est en moyenne inférieure à 10%. Seulement voilà: le client avec la VW Golf n’a eu qu’un seul sinistre au cours des dernières années.
Notre rédaction s’est renseignée auprès d’autres grands assureurs automobiles sur les augmentations de primes. Seule la Vaudoise confirme avoir augmenté certaines primes au début de l’année. Axa déclare ne pas donner d’informations sur l’année en cours.
Christian Bütikofer / yg