Après le coup de mou du printemps, la conjoncture semble se reprendre quelque peu, mais avec beaucoup de timidité. Au 2e trimestre, la croissance avait plongé à 0%, signifiant une phase de stagnation de l’économie, après le ralentissement des trois premiers mois. La responsabilité en incombait principalement à l’industrie, alors que la consommation des ménages soutenait la marche des affaires.
Dans ses prévisions de septembre, le Seco anticipe une croissance du PIB pour l’ensemble de l’année de 1,2% (corrigée des événements sportifs), une attente révisée vers le bas depuis ses anticipations de juin (1,5%). Le KOF est à l’unisson. En revanche, la BNS est plus prudente et n’entrevoit qu’une croissance d’«environ» 1%. Le plus pessimiste de tous est encore le Fonds monétaire international: dans ses prévisions d’automne, il n’anticipe qu’une croissance de 0,9%.
La Suisse subit les conséquences de l’affaiblissement mondial de l’économie, en particulier de deux de ses plus importants partenaires, l’Allemagne et la Chine. La première est en récession et celle-ci devrait se confirmer à -0,5% cette année, selon le FMI. La seconde est en panne de croissance (3% l’an dernier), même si le FMI anticipe une reprise à 5,3% cette année.
La hausse des taux d’intérêt par la BNS (1,75% depuis septembre pour le taux de référence) a pour conséquence un ralentissement de l’inflation: 1,7% en septembre, moins qu’au début de l’année. Néanmoins, l’inflation devrait remonter à 2% au dernier trimestre de cette année et même à 2,2% aux deuxième et troisième trimestres de l’an prochain, selon la BNS, avant de ralentir. Le FMI anticipe, lui, une hausse des prix de 2% pour l’ensemble de 2024 après une inflation de 2,2% pour cette année.
Conséquence du manque de tonus de l’économie et des taux d’intérêt élevés, le chômage devrait remonter lentement. Le Seco l’anticipe à 2% pour l’ensemble de l’année, et prévoit une remontée à 2,3% pour l’an prochain. En revanche, le taux de chômage calculé selon les normes internationales par l’OFS devrait remonter plus rapidement, à 4,1%, selon le KOF, qui prévoit en revanche une stabilisation à ce niveau pour l’année prochaine. yg