Le ralentissement conjoncturel du début de cette année se lit dans les statistiques de la croissance économique et de l’emploi. Au 1er trimestre, la croissance n’a été que de 0,4% par rapport au 1er trimestre 2023, alors que le rythme avait été beaucoup plus soutenu entre octobre et décembre 2023 (+1,2%).
Le taux de chômage calculé selon les normes internationales du BIT (incluant les chômeurs de longue durée) a augmenté de 3,9% au dernier trimestre 2023 à 4,3% lors des trois premiers mois de cette année (201 000 personnes fin 2023, 216 000 personnes début 2024). Le nombre de personnes en emploi a diminué dans le même temps de 5,36 millions de personnes à 5,09 millions.
Le Seco, qui ne tient pas compte des chômeurs de longue durée, a décompté 105 000 chômeurs, soit un taux de 2,3%, en très légère baisse par rapport à ce qu’il était en mars.
Enfin, le renchérissement s’est accru pour atteindre le taux de 1,4% en mai par rapport à mai 2023 alors qu’il n’était que de 1% en mars (en rythme annuel). L’indice des loyers a augmenté plus rapidement encore: de 2,7% en mars à 3,4% en mai.
Le creux est-il passé? Les prévisions l’affirment. Le KOF maintient sa prévision de croissance du PIB à 1,2% sur l’ensemble de l’année, un niveau supérieur à celui du 1er trimestre, mais en dessous du potentiel de croissance, que l’institut chiffre à 1,7%. Le Seco est un peu plus prudent et maintient sa propre prévision de croissance à 1,1%.
Ce léger redressement devrait favoriser l’emploi, lequel est en hausse: 95 000 postes de plus en un an (+1,8%) à 5,48 millions, selon l’Office fédéral de la statistique.
Cette reprise modérée devrait permettre un affaiblissement de l’inflation dès cet été pour s’établir aux alentours de 1% l’année prochaine, pronostique UBS.
Aussi, les taux d’intérêt devraient-ils suivre le même chemin. La BNS devrait abaisser son taux directeur (qui fait référence pour les taux d’intérêt à court terme) à 1%. Le fera-t-elle en septembre ou lors de son appréciation du 20 juin? A l’heure de mettre Mon Argent sous presse, les deux hypothèses étaient également envisagées par les spécialistes des banques.
La vigueur de l’économie suisse bénéficiera du redressement attendu de la conjoncture des pays avancés, laquelle devrait atteindre 1,7% de croissance du PIB cette année contre 1,6% l’an dernier, et 1,8% en 2025. Au plan mondial, le taux de croissance attendu du PIB est rigoureusement le même que celui de l’an dernier, à 3,2%, selon le Fonds monétaire international (FMI).