L’avenir de la mobilité individuelle est électrique. Ce n’est pas un vœu et encore moins une vue de l’esprit, mais la crue réalité. Avec le vote l’hiver dernier du Parlement européen de l’interdiction de la vente de voitures neuves employant des carburants fossiles dès 2035, et le choix de l’industrie automobile de se convertir à l’électricité plutôt qu’à l’hydrogène, et face à l’immaturité des carburants alternatifs, la voie est désormais toute tracée.

La Suisse a décidé de ne pas étendre l’interdiction européenne à son territoire. En théorie, il sera possible d’immatriculer un véhicule neuf à essence ou diesel au-delà de cette date. Mais où et comment s’en procurer? 76% des automobiles neuves vendues dans le pays viennent d’Europe. Il sera toujours possible de se fournir aux Etats-Unis ou en Asie, où l’interdiction n’aura pas cours. Mais les prix seront-ils vraiment compétitifs? Dès 2035, une voiture neuve à essence deviendra donc une rareté, voire un objet de luxe.

Cet avenir est proche: douze ans. Peu de temps, donc, pour apprendre les principaux paramètres de l’utilisation d’une voiture électrique: prix d’achat à neuf ou occasion, usure, entretien, assurances, impôts. Et, bien sûr, ce que coûte un plein de «carburant».

La bonne nouvelle, c’est qu’une voiture électrique, outre qu’elle émet nettement moins de gaz à effet de serre qu’une voiture à essence en Suisse, génère aussi moins de frais. Mais la mauvaise, c’est que la source d’énergie n’est pas tellement moins chère que le bon vieux plein de sans plomb. Soit l’on s’équipe (à grands frais) d’une installation à domicile et le prix de la recharge s’ajoute à la facture d’électricité domestique, qui a fortement monté dernièrement. Soit on s’en remet aux bornes publiques, dont les tarifs sont nettement plus élevés, et beaucoup plus variables que ceux des stations à essence, et dont les systèmes de facturation sont beaucoup plus complexes.

En clair, entre des prix d’achat à neuf, qui restent élevés, et ceux des «pleins» qui augmentent, la mobilité individuelle sera à peine moins chère demain qu’aujourd’hui. Plus vite l’automobiliste apprendra à naviguer dans ce nouveau système, mieux il s’en sortira.