Le débiteur hypothécaire peut rembourser sa banque directement, via des échéances régulières. On parle alors d’amortissement direct. Avantage: la dette du prêt diminue d’année en année, réduisant ainsi la charge d’intérêt.
Il en va autrement de l’amortissement indirect. Dans ce cas, le débiteur opère chaque année un versement sur un compte de pilier 3a de sa banque. Ce versement est déduit du revenu imposable jusqu’à un certain seuil fixé année après année. Pour 2023, il se monte à 7056 fr. pour les salariés et à 20% du revenu, avec un plafond à 35 280 fr., pour les indépendants sans caisse de pension.
L’amortissement indirect ne réduit pas la dette puisque le montant est versé sur un compte de pilier 3a au nom du débiteur. La dette n’est réduite que le jour où l’avoir est effectivement reversé à la banque, ce qui ne peut intervenir que cinq ans après l’ouverture du compte, au plus tôt. Aussi, en attendant, les intérêts hypothécaires restent les mêmes. L’argent versé rapporte toutefois des intérêts sur le compte 3a. Cependant, lors du retrait de l’avoir 3a, un impôt sur le retrait de capital est dû. Celui-ci est toutefois nettement plus bas que l’impôt sur le revenu.
Près de 13 000 fr. économisés
Quatre facteurs déterminent si un amortissement indirect est plus rentable qu’un amortissement direct: le montant du revenu, le taux d’imposition de la commune de domicile, la rémunération de l’avoir du pilier 3a ainsi que le montant des intérêts hypothécaires.
Les experts de VZ Vermögenszentrum ont calculé pour notre rédaction les coûts d’un amortissement indirect et direct à l’aide d’un exemple concret. Un couple de Muttenz (BL) a acheté un appartement en propriété pour 923 000 fr. L’hypothèque s’élève à 690 000 fr. En l’espace de 15 ans, l’hypothèque doit être remboursée à hauteur de 65% du prix d’achat, soit 600 000 fr. Le couple rembourse 6000 fr. par an. Son revenu imposable annuel est de 100 000 fr. Le taux d’imposition marginal, dans leur commune de résidence, est de 27%.
Le couple a divisé l’hypothèque en trois tranches. Le taux d’intérêt hypothécaire calculé sur toutes les tranches et sur toute la durée est de 2,4%. Pour le compte 3a, on suppose un taux d’intérêt de 0,4% pour la durée de 15 ans.
L’impôt est déterminant
Dans ces conditions, le couple paierait 247 312 fr. pour le remboursement de 90 000 fr. de l’hypothèque, les intérêts et les impôts pendant 15 ans. En revanche, avec l’amortissement direct, les coûts s’élèveraient à 260 294 fr. Autrement dit, grâce à l’amortissement indirect, le couple économise 12 982 fr.
Mais que se passe-t-il si les taux d’intérêt continuent de monter? L’avantage de l’amortissement indirect va-t-il s’évanouir un jour? C’est très improbable, affirme Adrian Wenger, de VZ: «Ce qui est déterminant, ce n’est pas la différence de taux d’intérêt, mais le taux d’imposition marginal. Plus le taux d’imposition marginal est élevé, plus l’amortissement indirect est intéressant.»
Andreas Minor / yg