La corvée de la déclaration d’impôt est souvent vécue comme le moment le plus angoissant de l’année: on fait les comptes, on mesure son niveau de vie réel, on voit si on vit conformément à ses moyens, ou non. Il est donc tentant de confier cette tâche à un spécialiste. Après tout, n’est-il pas bien plus à l’aise que nous dans cette paperasse?
Attention à la jungle des prix et des services. En l’absence de règles, chaque fiduciaire est libre de pratiquer les tarifs de son choix. Il en résulte de très grands écarts pour des prestations en général similaires.
Le service le plus cher n’est pas forcément le plus adapté, ni le meilleur. Sa qualité dépend à la fois des compétences techniques de l’expert, de la profondeur de ses connaissances fiscales, de sa compréhension de la situation de ses clients et de l’assiduité qu’il consacre à leurs dossiers.
Le contribuable y gagne s’il économise davantage d’impôts qu’il paye d’honoraires. Ainsi, une personne à la situation simple, comme un salarié locataire célibataire, n’a pas grand-chose à gagner du recours à un spécialiste. Au mieux, une certaine sérénité. Et au prix de ne toujours pas savoir comment remplir soi-même sa déclaration d’impôt pour les années suivantes, et donc de payer encore.
Les personnes aux situations complexes peuvent espérer s’y retrouver à la condition de trouver les bons spécialistes. Là encore, le prix n’est pas un gage de fiabilité: on ne compte plus les histoires d’experts fiscaux qui ont omis des déductions importantes auxquelles leurs clients avaient droit, voire ont ajouté des revenus qui n’avaient pas lieu d’être, quand ils n’ont pas simplement surfacturé leurs services.
Choisir sa fiduciaire, c’est d’abord établir un lien de confiance avec un professionnel. Lui fournir toutes les informations qui lui sont nécessaires dans le bon ordre. Vérifier son travail et poser les bonnes questions. Ces conditions présupposent que le client a déjà une idée assez précise de sa situation personnelle et fiscale. Faute de quoi, la porte est ouverte aux mauvaises surprises.
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Yves Genier, rédacteur en chef