Croissance avec inflation

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Mon Argent 01-2023

01.03.2023

Yves Genier

L’hiver a vu les pires craintes de récession démenties. L’économie suisse résiste, avec un taux de croissance qui s’est maintenu à 0,5% au 3e trimestre (les chiffres du 4e et de l’année ont été publiés le 28 février, après le bouclage du présent numéro). Les autres indicateurs conjoncturels montrent une résilience supérieure aux at...

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L’hiver a vu les pires craintes de récession démenties. L’économie suisse résiste, avec un taux de croissance qui s’est maintenu à 0,5% au 3e trimestre (les chiffres du 4e et de l’année ont été publiés le 28 février, après le bouclage du présent numéro). Les autres indicateurs conjoncturels montrent une résilience supérieure aux attentes de la croissance économique. Le baromètre conjoncturel de l’institut de recherches conjoncturelles KOF, de l’EPFZ, affiche 97,2 points en janvier 2023, en hausse par rapport au point bas atteint en septembre 2022 à 89,12 points. La plupart des autres économies développées connaissent des développements similaires.
L’envers de la médaille est la poursuite de la hausse des prix. Après un renchérissement de 2,8% pour l’ensemble de 2022, ce taux a atteint 3,3% en janvier en rythme annuel. Sans surprise, ce sont les prix de l’énergie (30%) et de l’alimentation (+5,6%) qui ont le plus progressé. En revanche, un gros poste de dépenses est en légère baisse: les coûts de la santé: –0,4%.
En comparaison internationale, la Suisse s’en sort plutôt bien: l’inflation atteint 6% en France, 8,5% dans l’ensemble de la zone euro, 8,7% en Allemagne, ou encore 6,4% aux Etats-Unis. La tendance reste encore légèrement marquée par la hausse en Europe alors qu’elle est déjà orientée à la baisse outre-Atlantique grâce à la baisse des prix de l’énergie et la disparition progressive des goulets d’étranglement du commerce international. Elle demeure toutefois encore largement supérieure à l’objectif de 2% visé par les banques centrales.
Aussi les spécialistes s’attendent-ils à de nouvelles hausses de taux d’intérêt ces prochains mois, ce qui devrait renchérir les taux hypothécaires, les taux des comptes d’épargne et les rendements des titres à revenu fixe (obligations, bons de caisse, etc.). La Banque nationale suisse (BNS) devrait relever son taux directeur de 1% à 1,25% lors de son examen trimestriel de la situation économique le 23 mars. En revanche, les avis sont partagés sur un relèvement supplémentaire lors de l’examen suivant, le 22 juin. La Banque centrale européenne (BCE) se prononcera le 16 mars, la Réserve fédérale (Fed) le 22 mars.
La croissance économique devrait retrouver des couleurs. Les prévisionnistes ajustent leurs attentes à la hausse. En décembre, le KOF anticipait une croissance de 0,7% de l’économie suisse en 2023. Fin janvier, UBS relevait sa prévision à 1,7%, tirée par le maintien de l’emploi (et donc un chômage à très bas niveau), lequel soutient la consommation intérieure. yg

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