Il existe des cartes de crédit gratuites. L’utilisateur n’a aucune cotisation à payer. Mais il en existe, comme on le sait bien, des payantes. Pour inciter le consommateur à les employer quand même quitte à ouvrir son porte-monnaie, les émetteurs de cartes ont introduit des batteries d’assurances aux prestations très disparates. Notre magazine les a détaillées en juin dernier (Mon Argent n°3 / 2024).
Les émetteurs de cartes font une publicité intense sur leurs offres de couverture pour les voyages, les annulations, le sauvetage, les garanties d’achats, les vols de données, etc. Généralement, plus les cotisations sont élevées, plus les couvertures d’assurance sont étendues, à l’instar des cartes Gold et Platinum, qui coûtent entre 200 fr. et 500 fr. par an. Les prestations sont plus réduites pour les cartes ordinaires («Classic»), comme celles proposées par Viseca, qui appartiennent aux banques régionales, cantonales et Raiffeisen, dont la cotisation n’est que de 100 fr.
Ce que les émetteurs de cartes ne disent pas trop fort, voire oublient carrément de rappeler, c’est que leurs prestations d’assurances ne couvrent que les frais qui ne sont pas déjà pris en charge par une autre assurance. Aussi, par exemple, un voyageur au bénéfice d’une assurance rapatriement (par le biais de son assurance maladie, de la Rega ou autre) ne bénéficiera pas de l’assurance de sa carte de crédit dans la mesure où ses frais de retour au pays sont déjà pris en charge par ces autres prestataires.
En revanche, pour pouvoir bénéficier des prestations d’assurance, il aura dû payer entre 60% et 100% de son voyage au moyen de sa carte de crédit (selon le type de carte et d’émetteur). N’en a-t-il payé que la moitié? Dommage pour lui, l’assurance de la carte de crédit n’entre pas en matière en cas, par exemple encore, de rapatriement.
A la lumière de ces conditions, il apparaît clairement que le risque d’avoir payé pour des prestations inapplicables – ou applicables à la marge uniquement – reste donc très élevé.
Or, ce n’est pas pareil partout. Ainsi, en Allemagne, les détenteurs de cartes de crédit peuvent obtenir une assurance annulation, interruption de voyage et frais médicaux auprès des caisses d’épargne allemandes à partir d’une cotisation annuelle de moins de 100 fr. Indépendamment du fait que le voyage ait été payé ou non avec la carte.
Patricia Faller / yg