Le coin lecture
BNS: Rien ne va plus. Une banque centrale ne devrait pas faire ça
Michel Santi
Edition Favre, 88 pages
Sommaire
Mon Argent 02-2023
26.04.2023
Dernière mise à jour:
13.12.2023
Yves Genier
C’est le scandale d’une «locomotive folle accélérant toujours davantage et impossible à maîtriser qu’est devenue la banque centrale suisse» que dénonce l’économiste et essayiste franco-suisse Michel Santi dans un pamphlet paru avant la chute de Credit Suisse.
L’objet de sa dénonciation est la politique menée par la Banque nationale (BNS) depuis plus de dix ans qui a entraîné...
C’est le scandale d’une «locomotive folle accélérant toujours davantage et impossible à maîtriser qu’est devenue la banque centrale suisse» que dénonce l’économiste et essayiste franco-suisse Michel Santi dans un pamphlet paru avant la chute de Credit Suisse.
L’objet de sa dénonciation est la politique menée par la Banque nationale (BNS) depuis plus de dix ans qui a entraîné le gonflement inédit de son bilan par la constitution de gigantesques réserves de change de 840 milliards de fr. à la fin février dernier. La BNS a toujours justifié sa politique par le souci d’empêcher une survalorisation du franc par rapport à l’euro, au dollar et aux autres principales devises.
Pour Michel Santi, cette politique «inflationniste» expose toujours plus l’économie suisse aux variations boursières et qui contribue à la «formation de bulles spéculatives». En dépit du grave échec de 2015 par l’abandon du cours plancher et l’instauration des taux d’intérêt négatifs, cette politique se poursuit.
Péché additionnel, elle a été décidée par une direction générale enfermée dans «sa tour d’ivoire» en toute opacité. La population, pas davantage les acteurs de l’économie, ne sont informés de manière précise. Enfin, n’inclut pas de critères environnementaux dans sa sélection d’actifs à acquérir. Conséquence: la BNS détient un portefeuille fortement carboné contribuant de façon importante au réchauffement du climat.
L’auteur dénonce une banque centrale devenue «toute-puissante». Selon lui, les autorités et le peuple doivent reprendre en main et introduire des réformes. Par exemple: supprimer le billet de mille francs pour réduire la masse monétaire, créer un fonds souverain pour y loger les actifs de la banque, et rendre celle-ci plus responsable vis-à-vis du peuple et plus soucieuse des incidences climatiques de sa politique monétaire et de ses placements. yg